WASHINGTON (ville)

WASHINGTON (ville)

WASHINGTON, ville

Le 21 février 1787, la convention de Philadelphie, pour éviter d’exacerber la sourde rivalité qui opposait les nouveaux États du Nord-Est et du Sud, décide d’implanter symboliquement la capitale fédérale au contact de la Virginie et du Maryland, au sein du district de Columbia. Cette capitale, baptisée Washington en l’honneur du premier président des États-Unis, est aujourd’hui géographiquement intégrée à une mégalopolis multiforme et gigantesque, qui s’étend sur plus de 1 000 kilomètres le long des rivages atlantiques. Mais elle demeure, de toute évidence, la plus originale des agglomérations de la mégalopolis.

Créée de toutes pièces, Washington fut dotée d’un plan géométrique «à la française», tracé par l’architecte Pierre L’Enfant. Ce plan, soigneusement conservé, s’accompagne d’une morphologie de «ville basse» exceptionnelle aux États-Unis. Washington est située le long du Potomac, sur l’emplacement d’anciens marais. Les rues parallèles et perpendiculaires sont coupées par des avenues obliques qui donnent sur des places rondes (circles ). Le Capitole, la Maison-Blanche, à un bout de Pennsylvania Avenue, et le monument de George Washington forment les trois pointes du «triangle fédéral». Le long des côtes de cette figure géométrique sont situés les ministères, les agences fédérales, tous les bâtiments officiels.

L’originalité de la ville tient à ses fonctions, presque exclusivement administratives, à l’importance des centres de recherche, des activités culturelles (bibliothèques, centres culturels, universités) et au rôle du tourisme. Dans ce domaine, par exemple, la ville capitale a reçu 18,5 millions de touristes en 1994, venus admirer les perspectives sans cesse embellies, les parcs et les espaces verts innombrables (87 m² d’espace vert par habitant contre 2,4 m² pour Paris!), les musées, le Capitole, siège des assemblées du Congrès américain, la Maison-Blanche, résidence du président des États-Unis, ou l’aspect extérieur du célèbre Pentagone, symbole de la puissance militaire des États-Unis.

Après avoir connu en deux décennies un remarquable essor démographique: 764 000 habitants en 1960, plus de 800 000 en 1970, ce qui la plaçait au neuvième rang des villes américaines, Washington a vu sa population décliner (606 900 hab. seulement en 1990). L’essor démographique a pu s’expliquer en grande partie par l’expansion des emplois gouvernementaux qualifiés et par l’exceptionnelle demande des administrations nationales ou étrangères (ambassades, consulats) en personnel de service. Les Noirs y représentaient 65 p. 100 de la population totale en 1994. Quant au déclin démographique que l’on observe depuis les années 1970, il peut être lié à la criminalité croissante que connaît Washington, la capitale fédérale se situant dans ce domaine au premier rang parmi toutes les villes des États-Unis.

Encyclopédie Universelle. 2012.